Les barèmes de l’Indemnités kilométriques applicables en 2025

Le barème des indemnités kilométriques (IK) permet d’évaluer les frais engagés par un salarié — y compris intérimaire — utilisant son véhicule personnel à des fins professionnelles. Son utilisation présente un intérêt à la fois fiscal et social, à condition de respecter les critères imposés par l’administration.

 

Dans le secteur de l’intérim, les déplacements font partie intégrante du quotidien. Les intérimaires, souvent affectés à des missions variées et changeantes, sont fréquemment amenés à utiliser leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail ou se déplacer dans le cadre de leur activité. Ces déplacements entraînent des frais non négligeables que l’agence d’intérim peut choisir de compenser, en tout ou partie, par des indemnités kilométriques.

L’employeur, ici l’agence d’intérim, peut verser des allocations forfaitaires en remboursement des frais liés à l’usage du véhicule. Pour sécuriser socialement ces remboursements, l’utilisation du barème des indemnités kilométriques est recommandée : tant que le montant versé ne dépasse pas les seuils fixés par ce barème, ces indemnités sont exonérées de cotisations sociales, sous réserve de justifier la réalité et la nature professionnelle des déplacements.

➡️ Important pour les agences d’intérim : chaque remboursement doit pouvoir être prouvé (nombre de kilomètres parcourus, missions concernées, cartes grises, adresses des sites de mission, etc.). Cela permet non seulement d’éviter un redressement URSSAF mais également de garantir au salarié intérimaire une juste reconnaissance de ses frais engagés.

En outre, lorsqu’un intérimaire est contraint d’utiliser son véhicule personnel pour rejoindre une mission (notamment en l’absence de transports en commun), il peut également bénéficier d’une indemnité kilométrique exonérée dans le cadre du trajet domicile-lieu de mission. Cette possibilité n’est toutefois pas automatique : l’agence d’intérim doit apprécier les circonstances et s’assurer que l’usage du véhicule est bien justifié par une contrainte objective, non par simple convenance.

 

Le barème kilométrique, un outil fiscal aussi au service des intérimaires

Au moment de la déclaration d’impôt sur le revenu, tout salarié — intérimaire compris — peut opter pour la déduction des frais réels au lieu de la déduction forfaitaire de 10 %. C’est particulièrement utile lorsque les frais professionnels engagés (transports, repas, hébergement, etc.) dépassent le forfait. Si le salarié a utilisé son véhicule personnel, il peut évaluer ses frais grâce au barème IK, sans devoir présenter les justificatifs détaillés (factures d’essence, d’entretien, etc.).

Dans ce contexte fiscal, le barème tient lieu de méthode simplifiée, et les frais liés :

  • aux déplacements professionnels (missions, visites de clients, livraisons, etc.),
  • ou aux trajets domicile-lieu de travail (dans certaines limites)

peuvent être évalués précisément à partir de ce tableau, en fonction de la puissance fiscale du véhicule et du kilométrage annuel :

📊 Barème 2024 des indemnités kilométriques (automobiles)

Puissance fiscale Jusqu’à 5.000 km De 5.001 à 20.000 km Au-delà de 20.000 km
3 CV et moins d × 0,529 (d × 0,316) + 1.065 d × 0,370
4 CV d × 0,606 (d × 0,340) + 1.330 d × 0,407
5 CV d × 0,636 (d × 0,357) + 1.395 d × 0,427
6 CV d × 0,665 (d × 0,374) + 1.457 d × 0,447
7 CV d × 0,697 (d × 0,394) + 1.515 d × 0,470

ℹ️ d = distance parcourue en kilomètres
🚗 Véhicule électrique ? Majoration de 20 % appliquée sur le montant.

Particularités pour les intérimaires : des déplacements à bien justifier

Le contexte particulier de l’intérim, avec ses missions courtes et multiples lieux d’exercice, rend indispensable une documentation rigoureuse des déplacements. Les intérimaires peuvent cumuler plusieurs lieux de mission sur une même période fiscale : pour optimiser leur déclaration et obtenir des remboursements (ou déductions fiscales), ils doivent être en mesure d’indiquer :

  • les distances réelles domicile-lieu de mission,
  • la durée de chaque mission,
  • le véhicule utilisé (via la carte grise notamment),
  • la fréquence de déplacement.

Cela est d’autant plus vrai si le salarié opte pour les frais réels au moment de sa déclaration d’impôt. En cas de contrôle fiscal, il devra être en mesure de justifier l’ensemble des éléments : carnets de bord, contrats de mission, attestations de présence sur site, etc.

Autre enjeu : le plafond des 40 km par trajet domicile-travail. Si l’intérimaire réside à plus de 40 km de son lieu de mission, il doit être en mesure d’expliquer pourquoi il n’a pas pu se rapprocher (raison familiale, absence de logement abordable, etc.). Faute de quoi, seule la première tranche de 40 km sera retenue comme déductible.

✅ À retenir

  • Le barème IK est pleinement applicable aux intérimaires, tant dans un cadre social (exonération de cotisations sur les indemnités versées) que fiscal (calcul des frais professionnels déductibles).
  • Son utilisation simplifie les démarches, mais exige une justification rigoureuse des kilomètres parcourus.
  • Les agences d’intérim doivent formaliser les conditions de remboursement et conserver les preuves des déplacements.
  • Les intérimaires ont tout intérêt à optimiser leur déclaration fiscale en évaluant s’il est préférable de rester sur le forfait ou de passer aux frais réels avec barème IK.