Comme chaque année, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) fera l’objet d’une revalorisation automatique au 1er janvier. En 2026, cette hausse s’élèvera à 1,18 %, portant le SMIC mensuel brut à 1 823,03 euros pour un salarié à temps plein travaillant 35 heures par semaine. Cette revalorisation s’inscrit dans un cadre légal précis, visant à garantir le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes.
Le SMIC trouve son origine dans le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), créé par la loi du 11 février 1950, dans un contexte de forte inflation d’après-guerre. Le SMIG avait pour objectif principal de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs face à la hausse des prix.
Le SMIC, tel qu’il existe aujourd’hui, est instauré par la loi du 2 janvier 1970. Il marque une évolution majeure en intégrant non seulement l’inflation, mais aussi la croissance économique, afin de permettre aux salariés modestes de bénéficier des gains de productivité. Depuis lors, le SMIC est devenu un instrument central de la politique salariale et sociale en France.
Le SMIC est le salaire minimum légal en dessous duquel aucun salarié ne peut être rémunéré en France, quelle que soit la forme de sa rémunération (salaire mensuel, à la tâche, à la commission, etc.). Il s’applique à l’ensemble des salariés du secteur privé et constitue un socle de protection sociale fondamental du droit du travail français.
Les modalités de revalorisation du SMIC
La revalorisation du SMIC obéit à une formule légale de calcul, définie par le Code du travail. Celle-ci repose sur deux critères principaux :
L’inflation, mesurée à partir de l’évolution des prix à la consommation pour les 20 % des ménages les plus modestes ;
L’évolution des salaires, correspondant à la moitié du gain de pouvoir d’achat observé sur les salaires horaires de base des ouvriers et employés.
Sur la base de ces indicateurs, le SMIC est automatiquement revalorisé chaque année au 1er janvier, sans nécessiter de décision politique spécifique, même si le gouvernement conserve la possibilité d’accorder un coup de pouce supplémentaire.
À compter du 1er janvier 2026, les nouveaux montants du SMIC seront les suivants :
SMIC horaire brut : 12,02 euros (contre 11,88 euros auparavant)
SMIC mensuel brut (35 heures hebdomadaires) : 1 823,03 euros
SMIC mensuel net estimé : 1 443,11 euros
Ces montants s’appliquent en France métropolitaine, ainsi que dans les départements et collectivités d’outre-mer.
Une trajectoire spécifique pour Mayotte
Le département de Mayotte bénéficie d’un régime particulier, en raison de ses spécificités économiques et sociales. Conformément à la trajectoire progressive prévue par la loi, le SMIC y sera fixé au 1er janvier 2026 à :
9,33 euros brut de l’heure,
1 415,05 euros brut mensuels pour un temps plein,
soit une hausse de 3,90 %, supérieure à celle appliquée sur le reste du territoire.
En parallèle du SMIC, le minimum garanti, utilisé notamment pour le calcul de certains avantages en nature (repas, logement, etc.), sera également revalorisé. Il atteindra 4,25 euros au 1er janvier 2026.
La revalorisation du SMIC constitue un enjeu central de justice sociale, touchant directement plusieurs millions de salariés. Elle vise à préserver le pouvoir d’achat dans un contexte économique marqué par les tensions inflationnistes et l’évolution du coût de la vie.
Pour les employeurs, cette hausse implique une adaptation des grilles salariales et peut avoir un impact sur les coûts de main-d’œuvre, en particulier dans les secteurs à forte proportion de salariés rémunérés au salaire minimum.
Instrument emblématique du modèle social français, le SMIC demeure un équilibre délicat entre protection des salariés, compétitivité des entreprises et dynamisme économique. La revalorisation du 1er janvier 2026 s’inscrit ainsi dans une logique de continuité, fidèle à l’esprit de la loi de 1970 : garantir à chacun un revenu minimal décent, tout en accompagnant l’évolution de l’économie.