Rompre sa période d’essai

La période d’essai permet de s’assurer que le salarié embauché convient au poste pour lequel il a été recruté. Elle permet au salarié de déterminer si les fonctions occupées lui conviennent. La période d’essai n’est pas obligatoire. Sa durée varie en fonction du type de contrat de travail : CDI, CDD ou contrat de travail temporaire. Sa durée varie également en fonction de la catégorie professionnelle du salarié. Elle peut être renouvelée ou rompue de manière anticipée, sous certaines conditions.

Lorsque l’on signe un contrat de travail, on accepte en général une période d’essai. Si cette phase de test est l’occasion pour l’employeur d’évaluer les compétences du salarié, ces quelques semaines ou mois d’essai permettent également à l’employé de voir si ce nouveau job lui convient. Malheureusement, parfois, pour le salarié cette période d’essai se passe mal, notamment car les missions et la culture d’entreprise ne lui correspondent pas. Dans ces cas-là, que devons-nous faire ?

 

Quelle est la durée de la période d’essai ?

La période d’essai doit être inscrite dans le contrat de travail. Elle se calcule en jours calendaires et elle peut être renouvelée une fois si l’employé est d’accord si cela est stipulé dans le contrat de travail et si l’accord de la branche applicable à l’entreprise le prévoit. La durée de la période d’essai dépend de la nature du contrat, de la catégorie professionnelle et la convention collective applicable.
La durée maximale de la période d’essai d’un CDI est de 2 mois pour un ouvrier ou un employé (4 mois avec renouvellement), de 3 mois pour un technicien ou un agent de maîtrise (6 mois avec renouvellement), et de 4 mois pour les cadres (8 mois avec renouvellement)

En CDD, la durée maximale de la période d’essai peut varier en fonction de la durée du contrat. Si le CDD est d’une durée inférieure ou égale à 6 mois, la période d’essai peut s’étendre à 2 semaines. Pour un CDD supérieur à 6 mois, la durée est d’1 mois maximum.

 

Les solutions en cas de période d’essai qui se déroule mal

Le salarié peut rompre sa période d’essai si, quelques temps après sa prise de poste, ce dernier se rend compte qu’il n’est pas heureux dans son travail. Toutefois, avant de prendre une décision précipitée, il faut essayer de réfléchir au calme et peser le pour et le contre.

 

Comment rompre sa période d’essai ?

La décision de rompre la période d’essai peut être effectué à tout moment et sans justifier cette décision. Cependant, depuis 2008, le salarié doit respecter un délai de prévenance pour quitter son poste. Ce délai dépend du temps de présence du salarié dans l’entreprise. Ainsi, l’employé doit prévenir l’employeur 24 heures à l’avance s’il est présent dans l’entreprise depuis moins de 8 jours, et 48 heures si son arrivée dans l’entreprise est supérieure à 8 jours.

La décision de rompre la période d’essai n’a pas besoin d’être notifié par écrit, mais la demande doit être explicite. Le salarié peut ainsi faire part à son employeur de sa volonté de rompre le contrat oralement. On recommande tout de même de prévenir l’employeur en lui remettant une lettre écrite, soit envoyée en recommandé avec accusé de réception, soit en lui remettant directement en main propre. Cette lettre servira à prouver que la notification respecte le délai de prévenance.

Si la date de prévenance est bien respectée, l’employeur ne pourra donc s’opposer à la décision du salarié. Il doit ensuite vous remettre un certificat de travail, une attestation destinée à Pôle Emploi, le dernier bulletin de salaire, le dernier paiement et un reçu pour solde de tout compte.

 

La rupture de la période d’essai à l’initiative de l’employeur

L’employeur, comme le salarié, sont obligatoirement tenus par le Code du Travail de respecter un délai de prévenance s’ils souhaitent rompre la période d’essai. Le délai de prévenance concernant tant le CDI que le CDD, dès lors que le CDD stipule une période d’essai d’au moins une semaine.

Lorsque la rupture émane de l’employeur, il doit avertir le salarié au moins :

  • 1 mois à l’avance après 3 mois de présence
  • 2 semaines à l’avance entre 1 mois et 3 mois de présence
  • 48 heures à l’avance entre 8 jours et 1 mois de présence
  • 24 heures à l’avance en dessous de 8 jours de présence dans l’entreprise

Selon l’article L.1221-25 du Code du Travail, l’employeur qui ne respecte pas ce délai doit verser au salarié une compensation sous la forme d’une indemnité égale à la rémunération de la durée de l’essai que le salarié n’aura pu accomplir.

Cette indemnité comprend le salaire, les primes et les avantages éventuels, et l’indemnité de congés payés. Elle n’est cependant pas due en cas de faute grave du salarié.